Cette conférence abordera les schémas de rotation professionnelle et la dynamique des salaires dans six pays d’Amérique latine—Argentine, Brésil, Équateur, Mexique, Paraguay et Pérou—au cours des deux dernières décennies. Plutôt que d’utiliser une simple dichotomie entre travailleurs formels et informels, l’analyse tiendra compte de l’hétérogénéité au sein de l’informalité. Les travailleurs seront catégorisés en cinq statuts professionnels : salariés formels, travailleurs indépendants formels, salariés informels de haut niveau, salariés informels de bas niveau et travailleurs indépendants informels. La rotation professionnelle parmi ces groupes sera évaluée, ainsi que son impact sur la progression des salaires le long de l’échelle salariale. Les travailleurs formels sont plus susceptibles de conserver leur statut initial ou de progresser dans l’échelle salariale par rapport à ceux qui transitent vers des statuts moins rémunérateurs. En revanche, malgré des taux de rotation élevés parmi les salariés informels de bas niveau, la plupart échouent à accéder à des catégories salariales plus élevées. Le rôle important de l’éducation sera également discuté, qui augmente la probabilité de transition vers de meilleurs emplois et, au sein du secteur informel, de sécurisation de salaires plus élevés.
Biographie Roxana Maurizio
Chercheuse indépendante au Conseil national de recherches scientifiques et techniques (CONICET) en Argentine, elle est également chercheuse à l’Institut interdisciplinaire d’économie politique (IIEP-BAIRES) et professeure titulaire d’économie du travail à la Faculté des sciences économiques de l’Université de Buenos Aires (UBA).
Entre 2020 et 2022, elle a occupé le poste de spécialiste régionale en économie du travail pour l’Organisation internationale du Travail. De 2018 à 2020, elle a été sous-directrice du programme d’économie à la Faculté des sciences économiques de l’UBA. Elle a également travaillé comme consultante pour diverses organisations nationales et internationales, telles que l’OIT, la CEPAL, la Banque mondiale et le PNUD.
Ses domaines d’intérêt incluent l’économie du travail, la distribution des revenus, la pauvreté et les politiques sociales en Amérique latine. Elle a publié de nombreux articles dans des revues prestigieuses comme le Journal of Development and Change, l’International Review of Applied Economics, le Journal of Income Distribution, le Journal of Development Studies, le Journal of Economic Inequality, l’International Social Security Review et l’International Labour Review. Elle est également l’auteure de plusieurs livres portant sur l’informalité du travail, les institutions du travail, la migration internationale, la mobilité des revenus, l’inégalité et la pauvreté, ainsi que sur les programmes de travail et sociaux.
Elle possède une licence, une maîtrise et un doctorat en économie.