Formé à l’anthropologie à l’Université de Montréal puis au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, j’ai intégré le CREDA à la suite de l’obtention d’un contrat doctoral en septembre 2021. Je réalise aujourd’hui une enquête sur les contre-cartographies autochtones au Panama. Mon étude vise autant à examiner les conditions de l’émergence de ce mouvement et la façon dont il a structuré les relations des autochtones avec d’autres acteurs (État, communautés scientifiques, ONGs), qu’à comprendre les enjeux de son déploiement actuel dans le cadre de l’enrôlement de ces populations dans les arènes climatiques. Il s’agit de questionner comment les « savoirs écologiques traditionnels » sont mobilisés dans ces dispositifs qui incorporent aujourd’hui des technologies de la science occidentale (gps, drones, logiciels de géomatique) et, d’un point de vue plus fondamental, d’envisager les modalités concrètes d’un dialogue entre ces régimes de connaissances a priori difficilement conciliables. L’idée est donc de faire dialoguer les STS (Science and Technology Studies) avec une anthropologie environnementale comprise au sens large (anthropologie de la nature, ethnosciences, political ecology). Il s’agit d’une enquête multi-située, qui, jusqu’à maintenant, à suivi un collectif de cartographe dans ses déplacements sur le terrain mais qui adoptera des démarches plus sédentaires à l’avenir.