En mars 2023, Felipe Valdebenito Tamborino soutient sa thèse en anthropologie, “Habiter la nouvelle ville minière : une étude comparative sur la relation historique et contemporaine entre exploitation minière, migrations et urbanisation dans les ports d’Iquique et d’Arica (Chili, 1885-présent)”, effectuée sous la direction de Nicolas Richard et Alejandro Garcés.
Résumé :
Cette thèse étudie la relation historique et contemporaine entre exploitation minière, migrations et urbanisation dans les villes portuaires d’Iquique et d’Arica, situées respectivement dans les régions chiliennes de Tarapacá et Arica. L’étude porte sur la période allant de 1885 à nos jours, dans un contexte marqué par le développement de deux grands cycles miniers, du salpêtre et du cuivre. La situation géographique particulière d’Iquique et d’Arica, ainsi que le développement d’importantes infrastructures portuaires en font des villes privilégiées pour observer les nouvelles formes de croissance urbaine et les migrations, associées à l’exploitation minière, ainsi que les défis qu’elles impliquent, depuis la complexité des flux migratoires internes et internationaux qu’elle entraîne à la coexistence conflictuelle que suppose une vie urbaine hétérogène. Cependant, les études traditionnelles sur ces villes ont eut surtout un caractère historique, se concentrant particulièrement sur le cycle minier dit du salpêtre (1885-1930) et négligeant, en retour, leurs trajectoires contemporaines. Ainsi, cette thèse propose une analyse actualisée et comparative, en accordant une attention particulière aux processu conctemporains. En effet, les processus migratoires et urbains liés à l’exploitation minière donnent lieu à une « nouvelle ville minière » qu’il s’agit de comprendre. Les objectifs spécifiques de cette recherche consistent à identifier, analyser et caractériser les processus migratoires et d’urbanisation, historiquement et actuellement associés aux activités minières à Iquique et Arica. La recherche s’appuiue sur une méthodologie qualitative, à travers l’observation participante, des histoires de vies et des entretiens sémi-structurés, réalisés au cours de cinq ans de terrains (2016-2021), parmi les mineurs, leurs familles et leur environnement. L’analyse s’appuie sur les formes de commutation minière, des réseaux de parenté et les type de conflits identifiés. La démonstration permet de comprendre ces nouvelles spatialités minières partant de l’imbrication entre communation et parenté dans les trajectoires des mineurs, dans deux contextes conflictuels distincts marqué, à Iquique par le passage de l’acienne vielle du salpêtre à la nouvelle ville du cuivre, et à Arica, par la transition entre une ville traditionnellement agricole à une ville minière mondialisée. L’interprétation générale fait apparaître les notions de « géoanthropologie”, basé sur la complémentarité des perspectives géographiques et anthropologiques, et de « ethnographie télescopique”, basé sur un regard prospectif/rétrospectif des réalités sociales.