Le 19 février 2022, Jennie Cottle soutient sa thèse en science politique, “The Rise of Sanctuary in the United States during Political Crises : local policy resistance in the face of immigrant criminalization and increasing federal enforcement”, effectuée sous la direction d’Olivier Dabène.
Résumé :
Le mouvement du sanctuaire aux États-Unis, qui a débuté dans les années 1980 en réponse à l’octroi de l’asile aux réfugiés salvadoriens, a suscité un regain d’attention à la suite de l’élection du président Donald Trump en 2016. Le terme « sanctuaire » s’est depuis élargi afin d’incorporer plusieurs types d’actions, telles que la défense de l’accès aux droits pour les individus, la désenchevêtrement de l’application de la loi sur l’immigration entre les niveaux local et fédéral, et la résistance à des politiques fédérales spécifiques. Ces dernières visent à utiliser les ressources locales en vue d’appliquer un régime d’immigration restrictif, entraînant ainsi la criminalisation des immigrés. Mes recherches portent sur les politiques dites « de sanctuaire », qui incluent l’ensemble des législations de nature infra-fédérale constituant le lien entre les mouvements de sanctuaire et les villes sanctuaires. Cette thèse s’appuie sur la littérature portant sur le fédéralisme de l’immigration (Chacón 2012 ; Gulasekaram et Ramakrishnan 2015 ; Suro 2015 ; Varsanyi et al. 2012) et la criminalisation de l’immigration (De Genova 2004 ; Menjívar et Kanstroom 2014 ; Ngai 2004) – afin de soutenir que les politiques de sanctuaire surviennent à des moments historiques spécifiques, en tant que réponses locales à des mesures accrues de contrôle de niveau fédéral. Le travail de recherche se fonde sur une analyse qualitative et quantitative de la base de données sur les politiques du sanctuaire intervenues de 1979 à 2018 (Lasch et al. 2018), ainsi que sur l’étude de cas de Santa Ana, dans l’Etat de Californie, devenue une ville sanctuaire à la suite de l’élection de Donald Trump.