Gouvernance de l’eau dans les Amériques

DÉTAILS DU PROJET

GDRI EAU

Graciela Schneier

PRODIG umr 8586 ; CEREVE-École Nationale des Ponts et Chaussées ; Centro de Estudios Transdisciplinarios del Agua - Universidad de Buenos Aires (Argentine) ; Centro de investigaciones juridicas- Universidad Diego Portales (Chili) ; Udall Center for Studies in Public Policy - University of Arizona (États Unis)

2012-2015

L’objectif du GDRI est le développement des recherches internationales comparatives, dans une perspective interdisciplinaire et, sur une aire géoculturelle donnée, les Amériques. Il a comme mission, de favoriser les échanges et les analyses critiques entre les différentes approches. Cette analyse des notions, des concepts et des idées sur la gouvernance de l’eau constitue la base nécessaire pour la construction des connaissances internationales partagées.

Les approches de la gouvernance
Les années 90 ont vu l’émergence d’un nouveau paradigme pour l’analyse et la gestion de l’eau dans le monde. L’Amérique Latine a été la terre d’élection pour son application : le Chili, l’Argentine, le
Mexique, la Bolivie et de nombreux autres pays  l’ont adopté progressivement  et l’ont adapté en fonction de leurs réalités locales et régionales.
Ce paradigme que nous appellerons « international » en raison d’une part de ses origines dans les institutions financières (Banque Mondiale) et son expansion globale avait au départ comme objectif
d’aboutir à l’efficience économique et à la durabilité environnementale. Ces piliers sont la privatisation, la décentralisation et la participation.  Dans cette perspective, l’eau est considérée comme un bien économique rare dont la protection et utilisation devrait être mieux assurée par des mécanismes de marché et une amélioration des pratiques de gouvernance. Pendant les années 2000, les organismes internationaux ont construit un nouveau discours sur “la bonne gouvernance de l’eau”. Conçue comme « la capacité d’un pays à organiser de manière durable le développement de ses ressources en eau »   la gouvernance est de fait une notion polysémique.

Un changement dans de paradigme des recherches sur l’eau
D’une part, le paradigme international des années 90, connaît aujourd’hui une très forte évolution en s’éloignant d’une approche purement technicienne (le réseau par exemple) vers un cadre d’analyse prenant en compte les dimensions socio-économiques et environnementales. La gestion intégrée de l’eau  – c’est-à-dire la prise en considération de l’eau dans la totalité du cycle -, de la ressource au
rejet dans la nature – promue par spécialistes des sciences physiques et naturelles (météorologues, hydrologues et gestionnaires) est un exemple de ces nouvelles approches. Porté par le développement durable, un nouveau modèle d’analyse propose une approche intégrée du cycle de l’eau qui s’inscrit dans la problématique de l’environnement. Cette approche intégrée implique des pratiques nouvelles de préservation de la ressource, distribution équitable et
consommation raisonnée, gestion active de la pollution et des eaux usées et l’intégration des stakeholders dans le processus de gestion de l’eau. (Maksimovic, Tejada-Guibert, 2001). Les principes d’épuisement et de vulnérabilité de l’eau, de pollution et de qualité sont désormais pensés dans son ensemble (Lelon et Deutsch 1995, Laganier 2005). Mais aussi des concepts nouveaux – les services
écosytémiques – sont explorés pour rendre compte de ces nouvelles approches. (Baro et al, 2008) La quantité et la qualité d’eau non contaminée disponible pour l’alimentation, la boisson, la vie quotidienne est aujourd’hui un de plus grands défis contemporains. La discussion sur la pertinence de critères globales pour préserver la qualité de l’eau est mise en perspective avec la perception de
la population et en général « l’opinion publique ».

Le projet se propose de poursuivre l’étude des usages sociaux de l’eau, la gestion publique et privée de ces usages, et enfin les conséquences sociales et territoriales de ces usages, par principe très différenciés d’un lieu ou d’un groupe social à un autre. Par rapport aux quatre à les 4 premières années, le projet renforce l’approche de l’eau sous un angle environnemental – l’eau comme une ressource naturelle, et la gestion de cette ressource – fait partie
des objectifs prioritaires de ce renouvellement. S’appuyant sur un socle Sciences Humaines et Sociales travaillé pendant ces 4 années, le renforcement de l’approche environnementale, en associant davantage de chercheurs des sciences physiques et naturelles et de l’ingénierie dans une perspective permettra une approche plus interdisciplinaire. Le projet de renouvellement reprend le schéma d’organisation du travail auquel nous sommes aboutis pendant ces 4 années dans une nouvelle perspective plus synthétique et interdisciplinaire.
Les thématiques considérées sont:
I) Vulnérabilités et risques
II) Institutions et pratiques
III) Changement de paradigme
IV) Qualité(s) de l’eau