Trajectoires énergétiques dans les Régions Métropolitaines des Suds

DÉTAILS DU PROJET

ANR-TERMOS

Sébastien Velut

Elvan Arik, Pierre-Arnaud Barthel, Thomas Blanchet, Lyriane Bonnet, Laure Criqui, Tristan Dementhon, Catalina Duqué Gomez, Agathe Euzen, Sylvy Jaglin, Gauthier Kohler, Jean-Igor Michaux, Francesca Pilo, Marie-France Prévôt-Schapira, Hélène Subrémon, Eric Verdeil, Sébastien Velut, Marie- Hélène Zérah

2011-2014

http://envit.hypotheses.org

Le projet TERMOS analyse la territorialisation des politiques énergétiques dans trois régions métropolitaines de pays émergents (Buenos Aires, Dehli, Le Cap) et teste l’hypothèse d’une montée
en puissance des acteurs urbains dans la gouvernance des systèmes énergétiques. À travers les services à destination des usages résidentiels, industriels et commerciaux (à l’exclusion des
transports), il compare les profils et trajectoires énergétiques locaux et confronte leurs évolutions aux modèles dominants de la « transition énergétique ». Le projet s’interroge ainsi sur le poids des
déterminants locaux (sources énergétiques dominantes, rapports sociaux existants, nature des élites urbaines et des bases économiques locales…) dans l’ampleur et les modalités de l’engagement des villes en matière de transition énergétique. Pour cela, il cherche à comprendre les conditions locales du changement, ainsi que le rôle joué par les différents acteurs, et plus spécifiquement les autorités urbaines, dans ce processus. Bâti sur la coopération de chercheurs du LATTS, du CSH et du CREDA, ce projet vise également à structurer une communauté scientifique sur les questions énergétiques urbaines. Dans ce cadre, des chercheurs travaillant sur Istanbul, Nairobi et Rio de Janeiro ont été invités à participer aux activités du programme.
Depuis la révolution industrielle, le développement énergétique s’est appuyé sur la mobilisation toujours croissante de ressources énergétiques fossiles. La remise en cause de ce modèle justifie
aujourd’hui les exhortations à une « transition énergétique », qui renvoie à des processus de changement dans les modalités de production et d’usage énergétiques avec, dans nos travaux, un
intérêt pour ceux qui font explicitement l’objet d’interventions publiques destinées à promouvoir un modèle énergétique répondant aux enjeux conjoints de la sécurité d’approvisionnement, du
changement climatique et de l’accès équitable aux services. L’avènement d’une transition
énergétique, ou plus vraisemblablement de formes diverses de transitions énergétiques dans les pays du Nord et les pays du Sud, suppose de relever des défis techniques, de favoriser des changements de pratiques, notamment en matière de sobriété et d’efficacité énergétiques, d’impulser des politiques appropriées d’infrastructures, d’aménagement et d’organisation des territoires. Il repose donc sur l’action délibérée et concertée d’un ensemble d’acteurs (acteurs publics locaux, nationaux et supranationaux ; entreprises énergétiques ; groupes concernés de la
société civile…). Les programmes de recherche que nous développons s’intéressent à la place des villes et des territoires métropolitains dans ces changements et plus précisément dans la
gouvernance des transitions énergétiques. Leur hypothèse centrale est que l’on assiste à une territorialisation croissante des systèmes énergétiques et à une montée en puissance des acteurs
locaux, à la faveur d’un triple mouvement de décentralisation économique (libéralisation), politique (décentralisation proprement dite) et technologique. Dans quelle mesure les grandes villes
s’emparent-elles de la question énergétique ? Avec quelles conséquences sur l’évolution des volumes et pratiques de consommations mais aussi sur la définition des priorités, par exemple en termes de contenu du bouquet énergétique et d’une économie urbaine « post-carbone » ? Ces mobilisations urbaines répondent-elles à des « transitions énergétiques » ? Ces dernières
engendrent-elles une diversification des profils énergétiques territoriaux ?