HITAL – Histoire transatlantique des Anthropologies d’Amérique Latine

DÉTAILS DU PROJET

IRN HITAL

France, Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie, Portugal

Christine Laurière (UMR9022 Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s)

Stefania Capone (UMR 7227, CNRS)

Adriana Facina Gurgel do Amaral(Museu Nacional, UFRJ, LACED), Julie Amiot-Guillouet (CY Cergy Paris Université), Federico Bossert (CONICET-UCA),Jimena Castaneda (CY Cergy Paris Université) Isabelle Combès (IFEA, CIHA - Santa Cruz de la Sierra, TEIAA Barcelona) Lorena Cordoba (CONICET-UCA) Caio Gonçalves Dias(Museu Nacional, UFRJ, LACED) Pierre-Antoine Fabre(EHESS) Héctor Andrés García Botero (Museo del Oro/Banco de la Republica) Daniel García Roldan (Universidad Jorge Tadeo Lozano, Facultad de Ciencias Humanas) Maria Rossi Idarraga(Museu Nacional, UFRJ, LACED) João Leal (CRIA / NOVA FCSH) Camille Lecuyer (CY Cergy Paris Université) Antonio Carlos de Souza Lima(Museu Nacional, UFRJ, LACED) Cecilia Martíne (CONICET– IICS/UCA) Mariana Ramos de Morais(Césor) Agustina Morando(CONICET– IICS/UCA) João Pacheco de Oliveira(Museu Nacional, UFRJ, LACED) Fernanda Arêas Peixoto (USP) Erik Petschelies (USP) Hernando Andrés Pulido Londoño (Universidad del Rosario, Escuela de Ciencias Humanas) Elcira Leyva Quintero (CY Cergy Paris Université) Aura Lisette Reyes (Universidad de Antioquia) - Frederico Delgado Rosa (CRIA / NOVA FCSH) Pablo Sendon (CONICET-UCA) Raquel Sant’Ana da Silva (Museu Nacional, UFRJ, LACED) Luis Gustavo Freitas Rossi (IFCH, Universidade Estadual de Campinas) Luis Felipe Sobral (IFCH, Universidade Estadual de Campinas) Christiano Tambascia (IFCH, Universidade Estadual de Campinas) Luisa Valentini (USP) Diego Villar (CONICET-UCA) Capucine Boidin (UMR 7227) Dorothée Delacroix (UMR 7227)

France : Héritages UMR 9022; CREDA UMR 7227; Argentine : Programa de Estudios Antropológicos Comparativos (PEAC); Instituto de Investigaciones de la facultad de Ciencias Sociales (IICS); Bolivie : Centro de Investigaciones Historicas y Antropologicas (CIHA); Brésil : Departamento de Antropologia / Museu Nacional/ UFRJ; Laboratório de pesquisas em Etnicidade, Cultura E Desenvolvimento (LACED); Departamento de Antropologia, Faculdade de Filosofia, Letras e Ciências Humanas, Universidade de São Paulo; Departamento de Antropologia, Instituto de Filosofia e Ciências Humanas, Universidade Estadual de Campinas; Colombie : Instituto Colombiano de Antropologia y Historia (ICANH); Portugal : Centro em Rede de Investigação e Antropologia (CRIA)

2022-2026

https://www.berose.fr/article2525.html

Le projet HITAL s’inscrit dans le cadre d’une partie des recherches menées dans Bérose – Encyclopédie internationale en ligne des histoires de l’anthropologie. Bérose est un projet collectif, d’envergure mondiale, revendiquant une pratique et une écriture renouvelée de l’histoire de l’anthropologie, dans le sillage des World Anthropologies, mouvement né en Amérique latine à la fin du XXe siècle.
L’ambition scientifique d’HITAL est de contribuer à approfondir une histoire transatlantique (XIXe-XXIe siècles) de l’ethnographie et de l’anthropologie dans plusieurs pays sud-américains : Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie, avec une dimension comparatiste s’intéressant à toute l’Amérique latine et l’aire caribéenne, mais aussi depuis des ancrages européens depuis la France et le Portugal.

Loin d’être une caractéristique nouvelle de l’anthropologie, cette attention à l’internationalisation de la discipline permet de redécouvrir sur un temps long les dialogues intellectuels du passé et les circuits, complexes, des savoirs, théories et objets ethnographiques, entre l’Amérique et l’Europe. La fabrication des savoirs anthropologiques en Amérique latine fut, est, autant le fait d’anthropologues étrangers à cette région du monde (en majorité européens) que d’anthropologues nationaux. Les sources primaires tout autant que les archives de/sur l’anthropologie sont des matériaux essentiels pour complexifier notre compréhension de cette histoire. L’enjeu principal est de contribuer à la pluralisation de l’histoire de l’anthropologie, à la reconnaissance et à la compréhension de la variété de ses acteurs, enjeux, pratiques, débats, institutions, significations, fonctions et rôles scientifiques, culturels, sociaux et politiques. Une attention particulière sera prêtée aux ancêtres exclus et aux ethnographes non professionnels, aux interlocuteurs sur le terrain, aux communautés autochtones historiquement liées aux projets anthropologiques.


Les anthropologies sud-américaines sont-elles solubles dans l’anthropologie en général ? Les anthropologies en Amérique latine offrent-elles une autre façon de penser et pratiquer l’anthropologie, renouvellent-elles, subvertissent-elles les canons académiques qui se sont imposées dans les pays du « centre », érigés en modèles de traditions scientifiques (Europe, Amérique du Nord) ? Sur quels malentendus, sur quels postulats, se sont construits les savoirs et théories anthropologiques qui se sont développés depuis les terrains sud-américains ?

Les travaux menés dans le cadre d’HITAL s’articulent autour de plusieurs axes de recherche :

  • les connections transatlantiques Europe-Amérique latine, voire Afrique, déterminantes dans le développement de la littérature ethnographique et du savoir anthropologique en Amérique du Sud, souvent le fait d’amateurs (missionnaires, voyageurs, militaires, artistes, hommes de lettres), de savants européens aux XVIIIe-XIXe siècles, puis d’ethnologues au XXe siècle ;
  • les confrontations et jeux d’influences entre les représentations savantes et les représentations artistiques, littéraires et cinématographiques des communautés amérindiennes et afro-descendantes ;
  • le développement et l’institutionnalisation d’une recherche anthropologique nationale dans les pays étudiés, entre ethnographie, ingénierie sociale, science appliquée et activité militante en faveur des communautés, articulés à une interrogation sur la place de l’anthropologie dans le processus de construction des États-Nations et de formation d’une identité nationale confrontée à la question de la place des communautés amérindiennes, afro-descendantes et métisses ;
  • les phénomènes d’appropriation, de distanciation et de transformation des pratiques et du savoir ethnographique, anthropologique, par les communautés (amérindiennes, afro-descendantes, métisses, etc.) dans leur travail identitaire et leurs revendications ;
  • l’impact théorique des ethnographies latino-américaines et la formation de nouveaux objets d’études spécifiques aux terrains d’Amérique du Sud et centrale et à ses métissages, ses syncrétismes culturels et religieux.