Ce projet porte sur les conditions du développement durable dans les régions du bassin du Magdalena, fleuve autour duquel la société colombienne a construit des éléments importants de son identité et de son patrimoine depuis l’époque préhispanique, avant qu’il ne soit délaissé par la réorganisation des transports, puis investi plus récemment par diverses forces légales et illégales. Le Magdalena, entièrement en territoire colombien, figure parmi les vingt premiers fleuves du Monde par son débit moyen de 800 m3/s à son embouchure. Le projet a pour objectif scientifique principal contribuer à la connaissance des conditions de développement durable dans le haut et le moyen Magdalena, grâce à une analyse des relations de pouvoirs et des conflits entre les acteurs nationaux, régionaux et locaux et leurs relations avec le développement des territoires et l’usage des ressources naturelles.
A partir de l’étude de deux sites, celui des barrages de Quimbo et Betania dans le bassin supérieur, celui de Barranca Bermeja dans le bassin moyen, nous voulons éclairer les relations entre les sociétés et le fleuve à partir de quatre entrées : les acteurs locaux, leurs dynamiques et leurs conflits ; les aménagements et la gestion du fleuve ; les modes d’usage des ressources naturelles et leur régulation et enfin les trajectoires de développement des territoires.
Dans le contexte post 2020 (Covid) et post-2016 (accords entre l’Etat et les FARC) nous proposons d’interroger les possibilités de mettre en place un développement durable des territoires en articulant les processus de décisions autour des projets de développement
nationaux et locaux, l’évolution des usages du fleuve et de ses ressources et l’aménagement du territoire. Nous proposons d’examiner ces questions à partir de quatre entrées : les acteurs locaux, l’accès aux ressources naturelles, notamment l’eau et le foncier, les dynamiques de développement territorial entre plans nationaux et aspirations locales, les aménagements du fleuve et leurs conséquences.
Au-delà des sites d’observation retenus, ce projet vise à contribuer à une meilleure connaissance des usages et de la gestion des fleuves tropicaux, grâce notamment à des éléments de coopération internationale, et à relancer un indispensable débat sur les relations entre sociétés et milieux dans une perspective de transition écologique.
Il vise également à structurer une coopération institutionnelle entre les équipes pour mieux articuler formation et recherche entre France et Colombie. A ce titre, Carolina Hernandez, (doctorante) et Maria del Mar Ibarra (étudiante de Master) y ont été associées.